Mon quilt « En randonnée » est le premier que j’ai créé à partir d’une seule pièce de tissu imprimé d’une photo.
Ce n’est pas le premier quil que j’ai exposé, mais le premier qui a été sélectionné pour être exposé, en l’ocurrence au Festival de Patchwork de Briançon de Mai 2013, Le thème de ce concours était « Le vert dans tous ses états ». Ce quilt contient contient largement la proportion minimum obligatoire de couleur verte imposée par les règles du coucours — un vert tirant sur le jaune, peu habituel dans mes quilts.
Les quilts traditionnels d’une seule pièce de tissu (wholecloth quilts) sont généralement faits d’un tissu uni, sur lequel le piquage, souvent à double symétrie, ressort particulièrement bien et représente tout l’attrait du travail. Malgré mon admiration pour certaines oeuvres magnifiques, mon manque de goût pour la symétrie et le piquage selon un tracé exact prédéfini ne m’ont jamais incitée à me lancer dans ce genre de quilts. Jusqu’à la découverte de l’impression numérique sur tissu.
Depuis plusieurs années, des photos imprimées sur tissu sont venues s’intégrér à mes quilts (par exemple dans « Jardin tropical » ou « Solstice d’hiver« ), mais les limites du format A4 d’une imprimante courante m’obligeaient à composer avec des morceaux de tissu de taille réduite. Ici le tissu du top, composition créée à partir de plusieurs photos d’une randonnée en montagne, a été imprimé d’une seule pièce.
Création du fichier à imprimer
Pour commencer, j’ai crée le fond en manipulant avec Photoshop une photo d’un bouquet de noisettiers sauvages, à laquelle j’ai appliqué plusieurs effets, dont je ne me souviens plus (erreur, il est utile de noter ce que l’on fait, pour pouvoir reproduire les effets qui donnent de bons résultats).
Puis j’ai ajouté des détails de chaussures de marche et sacs à dos, fondus dans l’image du fond pour ne pas être voyants, puis d’autres détails de photos, ceux-ci coupés à angle droit et superposés au fond. Ces dernières ne sont donc pas appliquées, elles font partie de la toile de fond.
Impression du tissu du top
Le top est imprimé d’une seule pièce en 40 x 80 cm dans l’atelier Fibra Creativa, par impression jet d’encre directe aute définition, sur une percale de coton au grain fin, pour un bon rendu des détails et couleurs.
Piquage et embellissement du quilt
Pas d’assemblage de petits morceaux, ni d’application cette fois. Tout le travail de composition étant fait sur écran, on passe directement au sandwitch, puis au piquage. Tout d’abord un piquage machine basique suivant le bord des photos, puis un piquage libre en suivant plus ou moins les contours des motifs.
J’ai ensuite couché à la machine un gros fil à tricoter pour créer un effet de branches, que j’ai ensuite souligné de points à la main avec du fil de soie.
Puis j’ai appliqué des baies oranges (découpées dans une chute de lin), qui rappelent les baies de la photo en haut à gauche, ainsi que des feuilles coupées dans de la soie verte et tamponnées de peinture en utiliant de vraies feuilles d’arbre comme tampon. Ces feuilles sont piquées à la machine puis appliquées à la main, en sortant du cadre. (J’avoue un faible pour les éléments qui s’échappent des limites imposées par le cadre.)
Et pour finir, quelques points à la main par-ci par là (où il me semblait que le piquage machine manquait de densité) et quelques touches de peinture textile, pour ajouter quelques accents. Comme j’affectionne les couleurs vives, les couleurs éteintes de ce quilt s’éloignent de mon style habituel. J’ai eu du mal à ne pas essayer de les raviver à tout prix, ce qui serait certainement désastreux, les couleurs d’intensités différentes faisant rarement bon ménage.
La réaction de mon entourage a été des plus tièdes. Cela m’a fait d’autant plus plaisir que le jury chargé de la sélection du concours juge ce quilt digne d’être exposé à Briançon. J’aurais bien voulu me rendre sur place, j’ai d’excellents vieux souvenirs de vacances dans cette belle région des Alpes. Par la suite, mon quilt vert a voyagé pendant plus d’un an et participé à plusieurs expositions grâce à France Patchwork, avant de me revenir en juillet 2014. Contente de le revoir !